Violences Conjugales
Selon la MIPROF[1] : « Les violences au sein du couple se définissent comme des situations où les faits de violences (agressions physiques, verbales, psychologiques, économiques, sexuelles) sont à la fois récurrents, souvent cumulatifs, s’aggravent et s’accélèrent (phénomène dit de la « spirale ») et sont inscrits dans un rapport de force asymétrique (dominant/ dominé) et figé. Elles sont une violation des droits humains et une discrimination fondée sur l’appartenance sexuelle et la domination historique masculine dans les rapports sociaux. »
Les violences conjugales peuvent donc être des violences :
– psychologiques (harcèlement moral, insultes, rabaissement, menaces),
– physiques (coups et blessures),
– sexuelles (viol, rapports contraints),
– économiques / administratives (privation de ressources financières et maintien dans la dépendance).
Il y a violence conjugale quand la victime et l’auteur sont dans une relation sentimentale. Ils peuvent être mariés, concubins, pacsés ou non. Les faits sont également punis par la loi, même si le couple est divorcé, séparé ou a rompu son Pacs.
[1] Mission Interministérielle pour la PROtection des Femmes victimes de violences et la lutte contre la traite des êtres humains
- L’emprise, le pouvoir de l’un sur l’autre : Un des partenaires dans le couple domine la relation en gagnant et en ayant du pouvoir sur l’autre. La violence devient le moyen de l’affirmation du pouvoir.
- L’intention : il existe une volonté d’emprise, de domination, de contrôle sur l’autre, ainsi l’agresseur met en place une stratégie et agit dans le cadre des violences conjugales pour maintenir cette situation.
- La persistance : les violences conjugales s’installent dans la durée et se manifestent de manière répétée. Toute situation est prétexte à l’agression.
- L’impact sur la victime : les violences conjugales et l’emprise conduisent à une multitude d’effets, comme la peur, la honte, la perte de l’estime de soi, la dépendance, la culpabilité. La victime adopte alors, par crainte des violences, des stratégies de protection, qui ne sont que très minoritairement une riposte physique puisque la relation est marquée par l’asymétrie et la non-réciprocité.
IMPORTANT : En cas de situation urgente, appelez police secours (17 ou 112 depuis un portable) et dites :
« J’ai peur », « Il a menacé de me tuer », « J’ai peur pour mes enfants », « J’ai été battue » et indiquer distinctement votre nom et votre adresse.
Vous pouvez également directement vous rendre au commissariat de police ou à la brigade de gendarmerie les plus proches.
– Appelez le 3919 : Violences Femmes Info
C’est un numéro d’écoute national destiné :
– aux femmes victimes de violences
– à leur entourage
– aux professionnels concernés
Anonyme et gratuit, il est accessible depuis un poste fixe et un mobile en métropole et dans les DOM.
Ce numéro permet d’assurer une écoute et une information, et, en fonction des demandes, effectue une orientation adaptée vers dispositifs locaux d’accompagnement et de prise en charge. Le 3919 n’est pas un numéro d’appel d’urgence.
Si vous êtes un homme victime de violences, vous pouvez contacter France Victimes au 116 006 (appel anonyme et gratuit)
Pour vous protéger, des solutions existes : main courante (suivie ou non d’un dépôt de plainte), dépôt de plainte, ordonnance de protection, bracelet électronique, aide juridictionnelle …
IMPORTANT : Porter plainte ce n’est pas priver vos enfants de leur père ou de leur mère, c’est un moyen de contrer la violence subie.
Il n’existe pas de profil-type d’auteur de violences. Ce dernier peut aussi avoir « deux visages » : charmant dans la vie sociale, méprisant et jaloux à la maison. Il faut aussi prendre garde aux clichés : les auteurs et les victimes de violences conjugales apparaissent dans tous les milieux sociaux, économiques et professionnels.
De la même manière que pour les auteurs, il n’existe pas de profil type de femme victime de violence conjugale, toute femme peut un jour dans sa vie se retrouver sous l’emprise d’un conjoint, ex-conjoint ou partenaire violent. Mais l’histoire personnelle, des périodes de fragilité, de vulnérabilité, peuvent devenir facteurs de risque.
- La femme
Selon la MIPROF, chaque année, en moyenne, 213 000 femmes sont victimes de violences conjugales physiques et/ou sexuelles en France par leur conjoint ou ex-conjoint. 55% des victimes n’ont fait aucune démarche.
Chaque année, en moyenne, 94 000 femmes sont victimes de viols ou de tentatives de viol. Dans 45% des cas, l’agresseur est le conjoint ou l’ex- conjoint de la victime.
Les femmes sont aussi les principales victimes des homicides au sein du couple. En 2019, 146 femmes sont décédées, victimes de leur partenaire, qu’il soit officiel (mari, concubin, pacsé) ou non-officiel (petit-ami, amant, relation épisodique). Dans le même temps, 27 hommes sont morts. Plus de la moitié des femmes autrices avaient déjà été victimes de violences de la part de leur partenaire.
En 2013, l’Organisation Mondiale de la Santé a conduit une étude visant à mesurer les violences subies par les femmes et leurs impacts sur la Santé à partir d’enquêtes produites dans plusieurs pays. Il en ressort que les femmes victimes de violences de la part de leur partenaire intime ont une probabilité :
– deux fois plus élevée de connaître des problèmes de consommation d’alcool, de dépression et de recours à l’avortement
– quatre fois et demi plus élevée de se suicider
IMPORTANT : La vulnérabilité de la personne (en situation de handicap, enceinte au 3ème trimestre, dépendante etc.) est une circonstance aggravante
- L’enfant ou les enfants
Depuis plusieurs années maintenant les enfants tendent progressivement à être reconnu comme « co-victimes » des violences conjugales. Le rapport du centre Hubertine Auclert préconise de mieux prendre en compte et accompagner ces enfants.
D’après le 5ème Plan interministériel de lutte contre les violences faites aux femmes 2017-2019 : « Les enfants témoins de violences sont des victimes. Assister aux violences commises par son père sur sa mère a des conséquences sur les enfants : en tant que témoins, ils deviennent des victimes. Un mari violent n’est pas un bon père »
Le rapport dénombre que 143 000 enfants vivent dans un foyer où une femme a déclaré des formes de violences sexuelles et/ou physiques au sein de son couple.
En plus de donner des modèles de vie de couple et de vie sentimentale biaisés, les violences conjugales peuvent créer plusieurs troubles chez l’enfant qui peuvent apparaître tout au long de sa vie :
– Troubles somatiques, troubles émotionnels et psychologiques : anxiété, angoisse, dépression, troubles du sommeil, de l’alimentation, syndrome de stress post-traumatique ;
– Troubles du comportement : agressivité, violence, baisse des performances scolaires, désintérêt ou surinvestissement scolaire, fugue, délinquance, idées suicidaires, toxicomanie ;
– Troubles de l’apprentissage, symptômes physiques (énurésie par exemple) et cognitifs ;
– Une faible estime de soi, une image négative, font également partie des conséquences qui entacheront les relations adultes
Plusieurs associations sont engagées dans la lutte contre les maltraitances aux enfants, notamment l’association Les Mots Les Maux pour le dire : https://lesmauxlesmotspourledire.fr/
Si vous vous questionnez sur votre propre vécu vous pouvez cliquer sur ce lien pour obtenir les informations gouvernementales ou sur ce lien pour rejoindre le site de la Fédération Nationale de SolidaritéFemmes.
Concernant les informations sur le domicile conjugal ainsi que les sanctions encourues par les auteurs de violences, vous pouvez vous référer au site : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F12544
Si vous êtes un professionnel et souhaitez en savoir plus sur la place des enfants dans les violences conjugales vous pouvez cliquer sur ce lien pour rejoindre le site de violencesconjugales-enfants.fr
Pour accéder au 5ème Plan interministériel de lutte contre les violences faites aux femmes
Pour accéder au rapport du centre Hubertine Auclert
Les ressources et numéros utiles